Ces ruines sont tout ce qu’il reste d’un ancien établissement de bains, construit sur la seule source d’eau chaude naturelle de Grande-Bretagne.

La ville de Bath tire son nom d’un ancien complexe thermal romain datant d’environ 2 000 ans.
Peu après avoir envahi la Grande-Bretagne en 43 avant J.-C., les Romains ont découvert une source d’eau chaude naturelle près de la rivière Avon, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
Ravis de trouver un peu de chaleur loin de leur climat méditerranéen, ils attribuèrent la source à Sulis, une divinité celtique locale, qu’ils identifièrent à leur propre déesse, Minerve. Plus tard, ils ont même nommé les Aquae Sulis, ou eaux de Sulis, en l’honneur de la divinité.
Les bains étaient un élément important de tout établissement romain, car ils permettaient de se laver, de se détendre, voire de se rencontrer ou de faire des affaires.
À Aquae Sulis, les Romains ont canalisé la source d’eau chaude naturelle à travers une série de tuyaux en plomb. Cela permettait de réchauffer les visiteurs, qui allaient de salle en salle pour recevoir différents traitements réparateurs.
Un temple dédié à Sulis Minerva a également été construit sur le site, avec une source sacrée adjacente dans laquelle les visiteurs les plus pieux déposaient des offrandes.
Celle-ci alimentait en eau le grand bain, un grand bassin tapissé de 45 feuilles de plomb. Les baigneurs pouvaient s’y détendre dans une eau d’une température confortable de 46 degrés Celsius.
Au fil des siècles, la structure romaine d’origine est tombée en ruine, avant que de nouveaux bâtiments et bassins ne soient construits sur l’ancienne structure, qui est tombée dans l’oubli.
L’effet supposé sain et rajeunissant de l’eau de la source a attiré des visiteurs du monde entier et, au XIXe siècle, les anciennes ruines romaines ont finalement été redécouvertes. Les thermes continuent d’attirer environ un million de visiteurs chaque année.
Le saviez-vous ? Plus de 12 000 pièces de monnaie romaines ont été trouvées dans la source sacrée des thermes.
Le monde de l’eau
Les thermes romains utilisent plus d’un million de litres d’eau qui remontent à la surface chaque jour. Cette eau émerge des profondeurs du sous-sol à une température d’environ 46°C.
Le patronage royal
Pendant des siècles, les membres de la famille royale se sont rendus à Bath pour ses eaux réputées réparatrices, qui étaient également censées favoriser la fertilité. En 1687, on a conseillé à Marie de Modène, l’épouse du roi Jacques II, de prendre les eaux de Bath pour l’aider à concevoir un héritier.
Un rapport avec la littérature
À l’emplacement actuel de la salle de réception de la grande salle des pompes se trouvait une maison appartenant aux écrivains Mary et Percy Shelley. Le couple y a vécu en 1818.
Un voyage ancien
L’eau que nous voyons aujourd’hui aux thermes est tombée en pluie sur les collines de Mendip il y a plusieurs centaines ou milliers d’années. Elle voyage profondément dans la terre, avant d’être réchauffée et de remonter lentement de la source.
Des origines à l’âge du fer
Au premier siècle de notre ère, cette partie de la Grande-Bretagne abritait une ancienne tribu appelée les Dobunni, dont on sait qu’elle habitait la région autour de la source d’eau chaude naturelle des thermes avant l’invasion romaine.
Histoire des bains de Bath
70-80 avant J.-C.
Le premier complexe date de peu après l’arrivée des Romains en Grande-Bretagne, mais les autochtones connaissaient probablement déjà l’existence de la source.
1101-1200 avant J.-C.
Le bain du roi est construit sur l’ancienne ruine romaine et porte le nom du roi Henri 1er. Le bain chaud et le bain en croix ont été ajoutés plus tard.
1706
La salle des pompes est ouverte, offrant aux voyageurs un endroit confortable pour se détendre et prendre l’eau. Elle est remplacée par la grande salle des pompes 80 ans plus tard.
1878-1880
Le major Charles Davis, architecte géomètre de la ville, découvre des vestiges romains et de grandes parties du Grand Bain.
2010
Un projet de restauration de 6,5 millions d’euros est achevé, permettant au public d’accéder à l’ancien site et de préserver ses caractéristiques.