Les cochons sont plus intelligents et plus propres que nous le pensons.
La langue française est riche de paroles désobligeantes sur les cochons ; pourtant, leur structure est bien proche de la nôtre.
Le saviez-vous ? Le jambon le plus cher du monde. Le jambon ibérique (ibérico de bellota) est l’une de viandes les plus savoureuses du monde. Il est produit à partir de cochons espagnols élevés et nourris en liberté et est séché durant deux ans avant sa mise en vente. Son prix dépasse les 110 euros le kilo.
Le cœur de certaines races est suffisamment similaire au cœur humain en poids, structure interne et vitesse de pompage du sang pour être potentiellement greffé à sa place.
Les cochons sont également des élèves étonnants. Dans une étude publiée en 2009, des scientifiques ont montré le reflet de nourriture à des cochons qui avaient déjà vu des miroirs et ont comparé leurs réactions avec un qui n’en avait jamais vu. Les premiers furent beaucoup moins enclins à croire que la nourriture se trouvait derrière une vitre.
Les cochons et autres membres de la famille des suidés, dont les sangliers et les phacochères, ont une ossature solide. Ils ont un odorat excellent qui compense leur mauvaise vue. Leur groin est adapté pour renifler et déterrer la nourriture enfouie dans le sol des forêts et des prairies, où les espèces ont évolué.
Les cochons sauvages sont omnivores : larves, amphibiens, oiseaux, racines, feuilles, glands, fruits et champignons. Ils broient cette nourriture à l’aide de canines, incisives et molaires. Le système digestif du cochon comporte des différences anatomiques avec le nôtre (un côlon en spirale, par exemple), mais il fonctionne de la même manière : la nourriture est décomposée dans un estomac à une chambre et des intestins, et traverse ensuite le côlon pour l’excrétion.
Contrairement au mythe, les cochons gardent les déchets corporels loin de la nourriture et ne se vautrent pas dedans. Ils aiment les bains de boue, car ils ne transpirent pas. La boue humide les rafraichît, car la chaleur s’évacue par évaporation. C’est une technique également utilisée par les éléphants. « Transpirer comme un cochon » est donc une expression parfaitement impropre !
Physiologie du cochon : qu’est-ce qui le rend si spécial ?
Le saviez-vous ? Les entélodontes, famille éteinte de mammifères préhistoriques surnommés « cochons de l’enfer », sont apparentés aux cochons modernes.
Queue
Sa queue courte peut comporter plus de 20 vertèbres caudales, soit à peu près autant que dans la queue d’une vache.
Pattes
Des pattes solides permettent au porcelet de se tenir debout peu après la naissance. Adulte, il utilise cette force pour creuser et se nourrir.
Intestins
Le cæcum et le côlon qui composent le gros intestin sont enroulés en spirales.
Épine dorsale
Des excroissances sur les puissantes vertèbres lombaires élargissent l’abdomen et sont attachées à des muscles qui soutiennent les organes internes.
Peau
Elle a peu de glandes sudoripares. Pour se rafraîchir, le cochon se vautre dans la boue. Cette dernière fait aussi office de crème solaire.
Oreilles
Elles canalisent une plus large gamme de fréquences que celles des humains et repèrent facilement l’origine des sons.
L’estomac
Il est doté d’un sphincter musculaire, comme les bovins.
Le cœur
La différence principale entre le cœur du cochon et celui de l’homme est deux veines pulmonaires dans l’oreillette gauche au lieu de quatre.
L’œsophage
Il fait passer la nourriture dans l’estomac à l’aide de contractions musculaires, selon un processus appelé péristaltisme.
Groin
Il consiste en un disque de cartilage soutenu par un os prénasal ; il permet à la fois de creuser et de renifler.
Les passagers clandestins du cochon
Le saviez-vous ? Les ténias sont des parasites qui s’installent dans les intestins.
Le cochon peut être infecté par des vers ronds du genre Trichinella. La transmission aux humains se fait par la consommation d’une viande qui n’a pas été assez cuite pour tuer les larves. L’ingestion entraîne la trichinose, avec des symptômes tels des vomissements et des maux d’estomac.
Parmi les parasites du cochon, le ténia du porc (Tænia sodium) est le plus inquiétant. Les larves de ce vers solitaire plat peuvent également entrer dans le corps humain si la viande n’est pas assez cuite. Une fois à l’intérieur, elles migrent vers les tissus, générant une infection du système nerveux central. Les symptômes peuvent être mineurs si elles n’infectent que des muscles, mais devenir sérieux si les larves atteignent les yeux ou la colonne vertébrale et plus grave encore si les vers atteignent le cerveau et forment des kystes.
La vérité sur les truffes
Les truies sont depuis longtemps associées à la chasse aux truffes. Pourtant, leur frénésie à déterrer ces champignons souterrains n’est pas claire.
Nous croyions jusqu’à présent qu’elles avaient un pouvoir sexuel sur les cochons, car certaines espèces de truffe produisent de l’androsténol, une hormone semblable à la phéromone. Cette théorie a été démentie par le chimiste français Thierry Talou. Celui-ci a enterré des échantillons d’androsténol, de truffes fraîches et d’un cocktail synthétique de substances chimiques reproduisant l’arôme, puis a laissé quelques truies de promener aux alentours. Étonnamment, les cochons ont dédaigné l’androsténol pour se concentrer sur les deux autres options. Quoi que puissent renfermer les truffes, les truies n’y résistent pas.
De nombreux chasseurs de truffes ont d’ailleurs remplacé les cochons par des chiens, qui eux n’engloutissent pas avec impatience les champignons qu’ils trouvent.
