Elevés en plein air : Ils sont meilleurs

Il est de bon ton de se moquer des gendarmes et des policiers en les affublant de sobriquets pas toujours très fins : poulets, poulagas (de la maison poulaga), perdreaux, poulards, hirondelles (ceux qui circulaient par paire en vélo vêtus de longues capes en forme d’ailes d’hirondelles), flics, balourds (pour les gendarmes), etc.

La mauvaise blague va jusqu’à inspirer des publicitaires en manque de matière grise, puisqu’ils viennent de pondre, si j’ose dire, une série d’affiches, ou un représentant de l’ordre est ridiculisé par un producteur de poulets en batteries, plus proches du résidu industriel gavé aux hormones que de la vraie nourriture, qu’il essaie de faire ingurgiter au bon peuple amateur de malbouffe.

Pour faire rire la populace, sur l’affiche, le brave flic est bien entendu comparé à un poulet, élevé comme il se doit en plein air. Ces congénères sont entassés dans un panier à salade, prêts à être livrés au marché.

Sur l’autre affiche, le policier conduit fièrement un gros tracteur, sans doute pour suggérer que les poulets de l’industriel de l’élevage sont élevés à la campagne en plein air comme veut le faire croire la publicité.

poulet-fermier

Évidemment les syndicats de policiers ont à juste titre protesté contre l’industriel qui a souligné qu’il s’agissait d’une campagne publicitaire humoristique.

Il faut savoir que ce surnom de poulet, même s’il n’est plus très usité de nos jours, a une origine qui remonte au XIXe siècle et plus précisément en 1871. À l’époque, les policiers s’appellent encore des gardiens de la paix (anciennement, sous l’ancien régime, ils étaient dénommés des sergents de ville).

Pour les loger, une caserne est mise à leur disposition par la préfecture, sur l’île de la Cité. Cet emplacement a longtemps été celui du marché aux volailles et des rôtisseries de Paris.

Les différents quolibets qui assimilent les policiers à des divers volatiles viennent de cette époque pas si lointaine.